Selon le Cerema, expert public de l'aménagement, la France compte entre 80 000 et 140 000 ha de friches disponibles, dont la moitié serait potentiellement mobilisable pour des activités industrielles, et un tiers pour l'habitat.

Si les friches d'habitat sont plus nombreuses, les friches industrielles constituent la plus grande part en surface (50%) ( AFP / FREDERICK FLORIN )
Que représentent les terrains laissés à l'abandon à l'échelle du pays? Dans un premier "inventaire national" publié le 19 septembre, le Cerema (Centre d'études et d'expertise sur les risques, l'environnement, la mobilité et l'aménagement) dresse le panorama des friches en France, dont 15.000 sont recensées en France, soit l'équivalent de 60.000 hectares de foncier. L'organisme public identifie également 13.000 terrains supplémentaires qui n'ont toutefois "pas fait l'objet d'un contrôle validant leur statut de friches", ce qui porte entre "80.000 et 140.000 hectares" la surface totale de friches estimée en France. Ces données sont à rapporter à la consommation foncière annuelle de la France, qui est elle estimée à environ 20.000 hectares.
"Face à la crainte que la rareté du foncier limite les nouveaux projets, les friches représentent un gisement encore peu exploité et un véritable potentiel de développement", souligne l'établissement public dans son inventaire national pour l'année 2025.
Une friche sur trois située en zone tendue pour le logement
Sur le total de friches officiellement recensées, 33% d'entre elles sont liées à l'habitat, 22% à des friches industrielles, ces dernières représentant la plus grande part en surface (50%) , tandis que 10% sont des friches commerciales, 5% des friches d'équipements publics et 5% de terrains ferroviaires. Les deux tiers des friches recensées mesurent plus de 0,5 hectare, ce qui en fait un "potentiel pour des projets d'aménagement d'envergure ou des opérations de renaturation à grande échelle", notent les auteurs. Un tiers des friches sont par ailleurs situées en zone tendue pour l'habitat.
Selon les auteurs, 4.500 friches sur 37.000 hectares sont mobilisables pour un usage industriel, tandis que 3.000 friches sur 2.000 hectares pourraient être utilisées pour construire du logement. D'après le Cerema , le coût de remise en état d'une friche pour produire des logements, locaux, équipements publics ou espaces verts, est de l'ordre de 540.000 euros par hectare. Entre 2021 et 2024, 5.800 hectares de friches, dont la réhabilitation a été financée par le "fonds vert" et le plan de relance, ont permis de produire 13,6 millions de m2 de logements et 10,3 millions de m2 de surfaces économiques. Introduit dans le code de l'urbanisme par la loi Climat et résilience de 2021, une friche est un "bien immobilier inutilisé, bâti ou non bâti, dont l'état, la configuration ou l'occupation totale ou partielle ne permet pas un réemploi sans un aménagement ou des travaux préalables". La cartographie des friches du Cerema doit permettre de faciliter leur repérage et leur requalification.
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